Shorinjiryu Kaizen

L’un des fondements de base du karatedo, l’unité du corps et de l’esprit, fut introduit à l’origine par un moine du nom de Bodhidharma. Alors qu’il avait commencé à étudier le bouddhisme zen, il remarqua qu’un certain nombre de moines étaient grandement affaiblis ou même succombaient aux conditions difficiles de leur entraînement. C’est ainsi que Bodhidharma développa une méthode d’entraînement permettant le développement du corps et de l’esprit affirmant du même coup leur caractère indissociable. Cet entraînement évolua progressivement en une forme d’autodéfense à mains nues puisque les moines étaient souvent confrontés à des bandits et que leur religion leur interdisait d’utiliser des armes. Initialement, cet art nommé shorinji kempo n’était enseigné qu’aux moines. Cependant, il se propagea à travers toute la Chine après que les moines furent dispersés et leur temple brûlé.

En 1429, le roi Shohashi d’Okinawa interdit les armes, aidant malgré lui à populariser la pratique de l’autodéfense à mains nues. Vers la fin des années 1800, la pratique du kempo fut presque complètement éradiquée à la suite du « Boxer Rebellion ». Cependant, le kempo avait alors atteint les îles de Ryukyu où il donna naissance au karaté. Une interdiction similaire par le seigneur de guerre japonais Shimazu renforça encore la popularité de la pratique de l’autodéfense à mains nues et permis d’accroître progressivement son efficacité. En parallèle, des techniques d’autodéfense contre des sabres utilisant des outils d’agriculture se développèrent. Le tout donna ainsi progressivement naissance au karaté.

Kaiso Masayoshi Kori Hisataka

( 10e dan ) Fondateur du Shorinjiryu kenkokan

Shinan Masayoshi Kori Hisataka
est né le 22 avril 1907 sur l’île d’Okinawa. Il étudia avec de nombreux grands maîtres des arts martiaux tout le long de sa vie. Ses premiers enseignants d’arts martiaux furent son père, son grand-père et son oncle qui lui enseignèrent la pratique familiale du kudaka-ryu. Par la suite, alors qu’il était encore jeune, il commença son étude des arts martiaux dans les écoles du maître Anko Azato. Le maître Anko Azato était alors un expert considéré du karaté d’Okinawa et de la manipulation du sabre. Il est dit que celui-ci aurait appris à Shihan Masayoshi Kori Hisataka une forme particulière du kata nijushiho.

Certains affirment également que Shihan Masayoshi Kori Hisataka aurait étudié avec les maîtres Anko Itosu, Kanryo Higaonna et Chojun Miyagi alors que ceux-ci faisaient l’introduction du karaté dans les écoles d’Okinawa.

Alors qu’il était adolescent, Shihan Masayoshi Kori Hisataka aurait passé quelque temps sur l’île japonaise de Kyushu où il apprit le jujustu. Cependant, très peu d’information sont disponible à ce sujet. Il étudia également la manipulation des armes avec Ufuchiku Kanegushiku à la demande de la famille Hisataka. Sa pratique des armes se concentra alors particulièrement sur les « sai », le « bo » et le « jo ». Son principal instructeur dans les arts martiaux fut le maître Chotoku Kyan, lui-même un étudiant du maître Anko Azato et l’un des meilleurs maîtres des arts martiaux d’Okinawa à l’époque. Maître Chotoku Kyan aurait enseigné plusieurs caractéristiques clefs du Shorinjiryu d’aujourd’hui à Shinan Masayoshi Kori Hisataka telles que l’utilisation d’un poing vertical, le déhanchement et les esquives. Il commença son étude du karatédo avec ce dernier en 1919.

En 1929, il fit une tournée à Taïwan en compagnie du maître Chotoko Kyan et du maître Ryosei Kuwae. Ils firent alors plusieurs démonstrations et apprirent de différents adeptes locaux d’autres techniques d’arts martiaux. Une légende dit d’ailleurs qu’il ne perdit aucun combat lors de cette tournée.

Voulant toujours améliorer ses habiletés, il partit en Chine perfectionner l’art du Shorinjiryu-Kempo. Au début des années 1930, il voyagea dans différents pays, dont la Thaïlande, la Corée, la Birmanie, l’Afghanistan, la Russie et la Mongolie, perfectionnant à chaque endroit sa connaissance des arts martiaux.

Toujours dans les années 1930, il se rendit à Tokyo afin d’étudier le judo sous la tutelle du maître Sanpo Toku. En une seule année, Shinan Masayoshi Kori Hisataka serait parvenu au rang de ceinture noire quatrième dan. Il étudia également le Kendo lors de cette période et aurait fait une tournée du Japon en compagnie du maître Chotoku Kyan.

Vers la fin des années 1930, après le début des hostilités entre la Chine et le Japon, Shinan Masayoshi Kori Hisataka fut posté en Manchourie. Lors de son séjour, il eut l’opportunité de s’entraîner avec le maître Minoru Mochizuki, étudiant du Maître Jigoro Kano fondateur du judo, et avec le fondateur de l’aïkido, maître Morihei Ueshiba. Il est dit que certaines des techniques du karatédo shorinjiryu auraient été influencées par maître Minoru Mochizuki. Le maître aurait également étudié un art martial chinois connu sous le nom de Baji Quan lors de son séjour.

Quelques années plus tard, à la fin de la guerre et à la suite du décès de son principal instructeur Maître Chotoku Kyan, il fonda les écoles de karatédo Shorinjiryu Kenkokan afin de promouvoir la santé et la discipline. Shinan Masayoshi Kori Hisataka créa ainsi son propre style de karaté, dérivé du karaté lui ayant été enseigné par maître Anko Azato et maître Chotoku Kyan, du judo, du jujutsu, de l’aikijutsu et de différents arts martiaux chinois. Il ouvrit sa première école de Karatédo shorinjiryu en 1947. Il continua alors à développer son art, en utilisant ses connaissances de différents arts martiaux japonais, chinois et d’Okinawa et en plus de ses nombreuses années de pratique. Il mit alors l’accent sur le développement de l’individu tant sur le plan physique que mental, principe qui devint en quelque sorte sa devise. Il mit également une grande importance sur les différents aspects qui caractérisent aujourd’hui le Shorinjiryu tels que l’utilisation de toute la force du corps dans les techniques (le déhanchement), l’utilisation du talon lors de certains coups de pied, la position verticale du poing lors des coups de poing, l’apprentissage et l’exécution de kumités, les positions relativement hautes, l’utilisation d’esquives en préférence aux blocs et l’utilisation de bogus pour plus de sécurité.

Sô Shihan Masayuki Kuhan Hisataka

( 9e dan ) Fils du fondateur

En 1964, sous l’invitation spéciale du gouvernement japonais, il introduit le shorinjiryu aux États-Unis. Il envoya alors plusieurs de ses meilleurs étudiants, dont son fils Shihan Masayuki Kukan Hisataka, ouvrir des écoles de karaté shorinjiryu kenkokan à New York, à Baltimore et à Montréal.

En 1974, Shinan Masayoshi Kori Hisataka se retira de l’enseignement quotidien du karatédo et céda sa place à son fils. Il est décédé en 1988, laissant les écoles de karatédo shorinjiryu kenkokan dans les mains de son fils.

Hanshi Michel Laurin

( 9e Dan ) Président Fondateur du Shorinjiryu Shindo, Budo Kwai

Hanshi Michel Laurin a toujours été passionné par les sports de combat. À quatre ans, son père l’initie à la boxe. À 12 ans, influencé par les exploits de Bruce Lee, il commence l’apprentissage du karaté. À 19 ans, il se rend au Japon pour deux ans où il s’entraîne sous la supervision de Shinan Masayoshi Kori Hisataka et de son fils, Shihan Masayuki Kukan Hisataka. Lors de son séjour, il remporte trois fois le championnat du Japon. Il remporta également 6 fois le championnat mondial de karaté Koshiki. Il fonde par la suite sa propre branche de karaté Shorinjiryu, le Shorinjiryu Shindo des écoles budo kwai. Hanshi Michel Laurin est actuellement 9e dan et dirige un dojo en Californie.

Shihan Ghislain Doré

( 6e Dan ) Professeur au dojo mère du Shorinjiryu Shindo, Budo Kwai

À venir…

Renshi Larry Foisy

( 5e dan, Renshi ) Professeur- ancien membre executif de l’organisation internationale de Shorinjiryu Shindo, Budo Kwai et précurseur du Shorinjiryu Kaizen

En savoir plus

Références :

Livre : Masayuki Kukan Hisataka, Scientific karatedo
shorinjiryu.org
kengokai.com
laurinshorinjiryu.com
Livre : Masayuki Kukan Hisataka, Wayne Donivan et Dalil Maschino, Le karaté koshiki
Arbre généalogique repris du site du Shorinjiryu Shizen