Dans le monde des arts martiaux, particulièrement en karaté, la hiérarchie joue un rôle essentiel dans la transmission de valeurs telles que le respect, l’humilité et l’entraide. Bien que les notions de sempai (senpai) et de kohai sont bien connues et largement appliquées, celle de dohai demeure plus méconnue. En effet, elle soulève certaines interrogations et apparait notamment dans des contextes où l’ordre hiérarchique n’est pas clairement établi.
Sempai et Kohai : un principe fondamental
Le système sempai-kohai repose sur une relation verticale où l’élève le plus ancien (sempai) guide et soutient l’élève le plus jeune ou le moins expérimenté (kohai). Cette dynamique ne dépend pas uniquement du grade, mais aussi de l’ancienneté dans un dojo. Ainsi, un pratiquant ayant débuté plus tôt sera considéré comme le sempai d’un autre, même si leur progression en terme de ceinture est similaire.
Le rôle du sempai est de seconder le sensei et de lui permettre de transmettre son savoir en aidant le kohai à progresser. En retour, le kohai manifeste du respect envers son sempai qui lui sert de modèle. Cette structure favorise une transmission naturelle des connaissances et renforce la cohésion au sein du dojo.
Dohai : l’égalité dans la pratique
Moins évoqué, le terme dohai désigne un pratiquant qui se trouve au même niveau qu’un autre, sans rapport de supériorité hiérarchique immédiat. Contrairement à la relation sempai-kohai, où une hiérarchie claire existe, les dohai sont des pairs évoluant ensemble, souvent dans une dynamique de saine émulation.
Dans un même dojo, il est relativement facile de reconnaître ses dohai’s, car l’ancienneté de chacun est bien identifiée. Cependant, dans des événements extérieurs comme des stages (gasshuku) ou des compétitions, il devient plus délicat de déterminer qui est le plus ancien ou le plus expérimenté, surtout lorsqu’il s’agit de se positionner en seirutsu (ligne hiérarchique).
Gérer la hiérarchie dans un contexte externe
Lorsque l’on se retrouve face à un dohai lors d’un événement externe, il faut conjuguer avec la courtoisie et la méconnaissance de son interlocuteur. Voici quelques principes qui peuvent guider ces situations :
- Faire preuve d’humilité : si l’ordre n’est pas évident, céder sa place avec respect est souvent le meilleur choix.
- Observer et s’adapter : en regardant comment les autres pratiquants se positionnent, on peut souvent comprendre la dynamique en place.
- Utiliser le dialogue : lorsqu’un doute subsiste, un simple échange respectueux avec son dohai permet d’éviter tout malentendu.
Conclusion
Le système hiérarchique en karaté repose sur des principes de respect et d’entraide. Si la relation sempai-kohai est bien ancrée dans la tradition, la notion de dohai mérite d’être mieux comprise et appliquée, notamment dans des contextes extérieurs où la hiérarchie est moins évidente. En adoptant une attitude humble et respectueuse, chaque pratiquant contribue à renforcer l’harmonie et la discipline qui font la richesse des arts martiaux.