Dans l’univers des arts martiaux japonais, Ikken Hissatsu (一拳必殺) signifie littéralement : « Tuer d’une seule frappe ». Bien que le mot « tuer » soit ici symbolique, il exprime l’idée de neutraliser l’adversaire d’un seul mouvement décisif — non pas par brutalité, mais par maîtrise absolue de la distance, du timing, et de l’énergie corporelle.

Ce concept central dans de nombreux styles traditionnels, prend une profondeur particulière dans la pratique du Shorinjiryu et du Shishi-ryu, combinant la stratégie martiale et à la conscience réelle du champ de bataille.

  1. Le plein déhanchement : Source de puissance

En Shorinjiryu, la notion de déhanchement complet — ou « Tai no Shinshuku » (la contraction/extension du corps) — est fondamentale. Un coup ne doit pas seulement partir du bras : il doit naître d’un chaînage partant des ancrages, des hanches, passer par le tronc, et exploser à travers le membre appendiculaire.

  1. La distance : « Reach » et contrôle du rythme

La distance (ou maai) est une autre clé dans l’application réaliste de ce principe. Un coup décisif est inutile s’il ne peut pas atteindre sa cible. C’est pourquoi les pratiquants de Shorinjiryu et de Shishi-ryu apprennent à allonger leur portée (reach) grâce à :

  • un pas glissé ou déplacement rapide,
  • une extension complète alignant les structures,
  1. L’esprit face à plusieurs opposants

Ikken Hissatsu ne concerne pas que le duel. Dans un contexte plus vaste — comme l’enseignent le Shishi-ryu et certaines formes du bunkai Shorinjiryu — ce principe devient une philosophie de gestion du « chaos ». Chaque frappe doit être :

  • économique (un seul coup pour un adversaire),
  • décisive (pas de demi-mesure),
  • positionnelle (le corps doit rester mobile, prêt à tourner ou se replacer vers un nouvel angle).

Cette logique est cruciale contre plusieurs opposants : on ne peut se permettre de perdre du temps ou de l’énergie. Il faut que chaque attaque libère l’espace, brise le rythme de l’adversaire, et permette de rester maître du triangle (la zone de combat autour de soi).

Ikken Hissatsu n’est pas un juste un fantasme. C’est une quête martiale : celle de la frappe parfaite, sincère, juste, qui ne dépend ni de la colère ni de la force brute, mais d’un corps unifié, d’un esprit clair, et d’une stratégie cohérente.

Dans le Shorinjiryu et le Shishi-ryu, cette idée se manifeste à travers un entraînement constant à la précision, à la puissance mettant en tension/relaxation des muscles au bon moment, et à la capacité de réagir en pleine conscience dans toutes les directions.

Une vie de pratique !