En sport plus qu’ailleurs, les individus développent et cultivent ce que les psychologues appellent une estime de soi. Celle-ci est peut être négative, positive voire très positive.
Lorsque cette estime de soi est négative, le sportif se déclare incompétent et son attitude tend à alimenter l’image qu’il veut renvoyer. Dans le cas d’un ego surdimensionné le sujet se considère très compétent. Il lui faut donc, en cas d’échec, trouver des causes extrinsèques qui n’ébranlent pas des certitudes qui sont parfois affichées ostensiblement.
Ces stratégies nous les connaissons bien : c’est celui qui avait mal à la jambe, qui ne trouvait pas ses marques, qui n’avait pas eu le temps de s’échauffer, celui qui se plaint de ses partenaires, des conditions extérieures, bref celui qui est toujours en mesure de justifier une mauvaise performance sans se remettre personnellement en question. Jean-Pierre Famose parle de « stratégie de la jambe de bois » pour qualifier cette démarche. En tant qu’entraîneur, notre souci est donc de savoir quelle attitude adopter face à ces comportements. Dans son livre « apprentissage moteur et difficulté de la tâche » ce même auteur insiste sur la notion de but de résultat et but d’apprentissage. Le premier serait davantage centré sur la hiérarchisation et la comparaison avec autrui alors que le second serait plutôt centré lui-même. Ceci serait particulièrement sensible à partir de la puberté.
Dès lors, le travail de l’entraîneur consisterait plutôt à proposer à l’athlète des buts réalistes, conformes aux possibilités du moment, tout en dissociant but à court terme et but à long terme. Il semble également très formateur d’amener les individus à analyser sereinement leurs réussites comme leurs échecs.
À méditer!
Pour en savoir plus :
JP. FAMOSE « Apprentissage moteur et difficulté de la tâche » INSEP 1990
M. DURAND « L’enfant et le sport » PUF 1987