J’aime bien la perspective que lorsqu’on commence les arts martiaux, nous débutions de la ceinture blanche, représentant l’état immaculé de la connaissance. Au même titre qu’un bébé ne fait pas d’erreur en ne respectant pas l’étiquette à table car il n’a pas la connaissance, la lucidité et la motricité pour manger de façon adéquate.

En partant de ce point, le débutant d’arts martiaux aura besoin de beaucoup d’encadrement et par répétition et imitation, il se développera progressivement. Pour l’ensemble des arts martiaux, il obtiendra du galon, représenté par des balises (des kyu’s) exprimées sous forme de couleurs de ceinture. En quelques années, il pourra passer l’ensemble des échelons afin d’obtenir la significative ceinture noire.

La ceinture noire est un emblème de persévérance et de savoirs : le savoir-faire, le savoir-être et même dans certains cas le faire-savoir. Celle-ci ne vient pas seulement avec un état d’évolution, mais également avec un sens du devoir. Par exemple, les ceintures noires (yudansha) devraient être des modèles et montrer l’exemple afin de guider les niveaux inférieurs, les ceintures blanches et de couleurs, sur l’étiquette. Par leurs actions, les yudansha deviennent des gardiens de la connaissance qui sera perpétuée.

“ Si la santé d’un dojo se mesure à son nombre de ceintures blanches, la notoriété se mesure à la qualité de ses ceintures noires.”

Le devoir premier d’une ceinture noire est d’être présent au passage de grade. Ainsi, elle seconde le ou les directeurs techniques afin de conserver la lignée et la qualité des budokas (pratiquant d’arts martiaux) .  Dans l’éventualité où des grades seraient soudainement offerts comme des bonbons, ne respectant pas un minimum de niveau, votre propre reconnaissance et la valeur de vos propres diplômes s’en verraient diminués.

Heureusement, les directeurs techniques sont triés sur le volet pour leur avancement en karaté, leur rigueur et leur droiture en ce qui a trait au cheminement du style pratiqué. Ceux-ci, souvent accompagnés du titre de Shihan, maître-instructeur, sont des guides pour les ceintures noires ; les instructeurs.

En conclusion, être ceinture noire n’est pas qu’un statut privilégié offrant aux budokas de se pavaner avec une ceinture autour de la taille. La ceinture noire est un ensemble de responsabilités, de devoirs et d’engagement sur la transmission du savoir. Rappelez-vous vos débuts et comment vous étiez impressionnés par les ceintures noires. Vous serez un modèle à suivre et il vous faudra avoir l’autodiscipline nécessaire pour faire valoir le meilleur en vous et les autres. Soyez cette ceinture noire qui saura attirer le regard admiratif.

Vous êtes le patrimoine de votre sensei, de votre organisation et de vos arts martiaux!

Chronique rédigée par Sensei Larry Foisy